LES PAS TRANQUILLES Rando cool à Saint Claude mardi 1er Février 2022

par | Fév 2, 2022

Mardi, nous irons user nos baskets en amiante sur les chemins fumants de Saint Claude. Je n’ai pas repéré cette rando à cause que j’ai peur dans le brouillard sans Môman. Je sais qu’elle mesure 7,1 km non pipés, avec un dénivelé de 200m, ce qui est dans la moyenne pour la région. Nous aurons une montée à partir de Barriquand . Nous l’aborderons avec sérénité et tendresse car elle est plus courte et moins dure que celle de Dun.

Treize heures et cinq minutes, je quitte la maison avec les essuie-glaces… mauvaise augure. Serais-je sortie de ma sieste bienfaisante pour entendre le verdict à l’arrivée : fait pas beau, on annule, personne ne s’est déplacé aujourd’hui…
Treize heure vingt-cinq,  non d’une pipe, la foule est là, qu’est-ce qui arrive? ceux qui ne sortent qu’avec le soleil seraient-ils en train de virer « escargot » comme moi? La voix de Denis a été entendue : va pas faire beau mardi, mais faudra v’nir quand même, pour faire du sport ! Vingt-quatre sourires se dispatchent dans les voitures en positionnant leur masque, gestes barrières obligés. Arrivés sur le lieu du rendez-vous, on se croirait à la sortie d’une ruche jour du marché vente de pollens.  t ça y va, et ça bourdonne…

Il fait gris le brouillard estompe l’horizon, mes yeux cherchent un peu d’éclairage, c’est meilleur pour la photo…  quand des pétales voltigent devant mes yeux étonnés… les cerisiers en fleurs se laissent aller… c’est beau. Non, tu rêves Francine, tu te trompes de saison, lève le nez, nous arrivons dans la forêt, aucun cerisier. C’est de la neige, il neige, enfin il floconne. C’est beau, c’est léger, ça tourbillonne, mais ce n’est pas l’idéal pour l’objectif, ça fait des taches d’humidité sur mes paysages.
Dès le départ, nous longeons un bois dévasté par une tempête où ne restent que les cadavres des arbres décapités, brisés… triste réalité.
Avons-nous eu raison de défier le temps ? OUI, car, une fois de plus, nos yeux se remplissent de découvertes. Une belle jument blanche pointe son nez pour des câlins. Un petit plan d’eau, où se promènent quelques beaux spécimens de canards se pavanant comme dans un défilé de mode, attire notre regard… un pédalo est là aussi, pour le plaisir ? Madame canard tourne et vire pour se faire admirer lorsque soudain l’un de ses prétendants lui saute dessus, par derrière : le goujat. Furieuse, elle plonge et les voilà tous les deux dessus, dessous à tourner dans l’eau comme les ailes d’un moulin sous les yeux d’un épouvantail très sympa et de nos regards amusés. Je zoom pour mieux l’admirer cet épouvantail, c’est un mannequin habillé comme une jeune fille qui doit assurer la surveillance du cheptel. Belle idée que j’enregistre dans un petit coin de ma tête… Quelques constructions sur pilotis pour le confort de certains palmipèdes. Petit coin de paradis pour ses habitants. Nous ne faisons que passer et pouvons rêver à un avenir meilleur pour tous les volatiles vivants en cages.
Un peu plus loin, nous découvrons l’habitat d’un « doux rêveur » qui a gardé son âme d’enfant. C’est amusant de découvrir ses réalisations… et je suis appelée, pour immortaliser tout ça, viens voir là… et puis là… et là encore…
Ainsi se déroule notre marche d’aujourd’hui, avec, cerise sur le gâteau (oui j’aime bien) le partage d’un généreux goûter offert par Michel et Michèle, des madeleines moelleuses et des bugnes lyonnaises maison miammmmm, mon enfance refait surface, c’est comme si je m’y retrouvais : à Lyon le jour du mardi gras.
Michèle, on t’a demandé plusieurs fois ta recette !!! si tu veux, mets-là sur le blog, les demandeurs seront ravis de te « copier » sachant que chacun à son tour de main, et qu’elles seront sans doute toutes différentes.
Bon, il faut penser à rentrer, la fraicheur tombe vite ainsi que la lumière, il y a toujours un moment où l’on doit s’y résoudre. Nous n’avons rencontré ni pipe, ni turlute*, sacré Denis … mais nous avons marché avec plaisir, tantôt dans un peu de boue, dans des flaques, ou sur des moquettes trois étoiles pleines de douceur sous nos pas en humant l’air frais, et parfois la bonne odeur du Chanel des prés… nom que je donne aux fragrances dégagées par un  bon fumier naturel, bien décomposé, que l’on commence à épandre dans les champs… le printemps se prépare.

Au plaisir de se retrouver la semaine prochaine…
Francine

*La turlute est une forme d’expression musicale folklorique québécoise qui consiste à chanter des onomatopées sur des airs traditionnels de violon.  (info particulièrement destinée à notre animateur chanteur qui a une très belle voix).