Mardi 5 novembre : « LES PAS TRANQUILLES » autour de CHAUFFAILLES
2 groupes en formation au départ du cébé…
Peu de monde aujourd’hui, temps incertain mais ensoleillé, si bien que j’ai mes lunettes de soleil dans le sac, et ne savais pas trop comment me vêtir.
9 visages souriants et 9 paires de chaussures piétinent dans les starting blocks …
A 14H, le départ est donné, Denis toujours en short, sourire aux lèvres, remplace Jean-Pierre prévu mais indisponible. Et nous voilà partis en direction du château. Nous passons par l’étang, toujours aussi agréable à regarder, des canards colvert y barbotent en chahutant.
C’est tout tranquillement que nous quittons Chauffailles pour prendre les chemins qui nous mèneront dans la forêt. Les langues vont bon train… il y a eu les vacances de la Toussaint, les petits enfants, les retrouvailles en famille les coins à champignons que l’on connait, on parle aussi de son jardin…
L’automne est là, le ciel dans les tons de gris fait ressortir ses couleurs chatoyantes. Les oranges et les roses se préparent à venir encadrer les jaunes et les rouilles. La vigne vierge est déjà flamboyante et s’en donne à cœur joie en s’accrochant partout où elle le peut. Le vert se cramponne encore, mais plus pour très longtemps. Les feuilles déjà tombées font sous nos pas un tapis jaune et brun. Ecoutez bien : à chaque pas, vous les entendez crisser : shark shrak shrak… amplifié par le nombre de marcheurs, c’est un murmure charmant sous la canopée.
Des odeurs délicieuses me font marquer le pas. D’où viennent-elles ? je sens à la fois les aiguilles
de pin et la framboise, comme c’est agréable, pourtant, aucune framboise, pendant un moment
je m’enivre, puis l’odeur reste en arrière et je passe à une autre, moins fruitée, moins douce, mais toujours aussi surprenante. Le sous-bois regorge de plaisirs, encore faut-il être en harmonie avec lui.
Dès que nous quittons la forêt, ce sont à nouveau des pâturages à perte de vue… décors champêtres sublimes dignes d’inspirer les plus grands impressionnistes.
Les troupeaux nous regardent passer, les derniers nés sont sous leur mères tétant goulûment.
Les haies viennent d’être taillées et le panorama s’est éclairci. Cet été, tout était jaune, brûlé par le soleil et le manque d’eau. Aujourd’hui, tout est vert, délicieusement vert, la terre revit de l’eau tombée ces dernières semaines, eau que l’on entend dans les ruisseaux qui serpentent dans les prés, en tortillards plus ou moins bruyants.
Nos chemins sont tantôt de cailloux et d’ornières, tantôt d’herbe douce à la marche. Nous montons tranquillement, en admirant tout ce qui s’offre à notre vue… puis c’est la descente… les bâtons sont là pour nous retenir si une embardée s’annonce.
A mi-chemin, quelques gouttes d’eau, toutes de douceur, commencent à tomber… ce n’est rien, ça va passer. Les fines gouttes pulvérisées font comme un brumisateur qui rajeunirait notre visage, c’est très agréable… et puis, chemin faisant, elles deviennent de plus en plus nombreuses. On pense à se protéger. Tout à coup, c’est carrément la pluie… vite, le poncho qui attendait dans le sac à dos… C’est maintenant un concert que nous fait l’eau qui tombe, une musique perceptible à celui qui sait l’entendre et l’écouter.
Et je laisse aller mon imagination : la petite goutte de pluie, une fois sortie de son nuage plonge dans le vide, ne sait pas encore ce qui va se passer, c’est sa première sortie … alors, elle se laisse aller, elle virevolte un peu avant d’atterrir sur une feuille : plaf qui se penche sous son poids pour s’en débarrasser plof, plof ça lui donne de l’élan… et plic c’est une branche qui la reçoit… le temps qu’elle se ressaisisse plaf, plif elle continue à glisser de feuille en feuille, de feuille en branche, jusqu’à arriver sur mon poncho : cling et se retrouver au sol : ploc…sur une bogue de châtaigne écrasée qui adouci son atterrissage….quelle aventure je n’en crois pas mes oreilles, je m’arrête un instant pour profiter de ce moment… écouter… entendre… recevoir, sans subir, juste apprécier ce moment où je me régénère avec la nature, moi l’escargot. C’est beau la pluie surtout si elle n’est pas dévastatrice, elles ne le sont pas toutes, heureusement.
Le retour est un peu moins … la pluie a transpercé mon poncho et les cheveux me dégoulinent sur le visage… je comptais faire une course dans Chauffailles… mais vu mon état un peu plus qu’humide, ce sera pour un autre jour.
Encore une fois, cette tranquille ballade m’a emmenée dans le « rêve » que j’ai du plaisir à partager avec vous, au rythme tranquille, des pas tranquilles.
Venez marcher avec nous, venez prendre votre part de rêve, venez prendre des forces pour une semaine, et recommencer, recommencer, pour ne jamais vous laisser aller. Marcher c’est pouvoir encore avancer… en santé.
Francine
Il n'ya pas de galerie sélectionné ou la galerie a été supprimé.
merci pour ce beau texte Francine !
Francine Tes récits sont un enchantement. Je souris émue par l’aventure de cette petite goutte de pluie,et puisque l’eau c’est la vie alors : va t-elle rejoindre le petit ru ou bien alimenter la terre afin que pousse diverses sortes de végétation ? : Merci à toi pour ces poëtiques écrits Dan
Merci Dan, grâce à toi mon vocabulaire s’agrandit. Je ne savais pas ce qu’était un RU, maintenant je le sais et pourrai mieux nommer ce petit ruisseau si l’occasion se présente. Vois-tu quelque chose dans la coupe de la souche? j’ai hâte d’avoir des réponses, je suis curieuse de savoir ce que peuvent voir d’autres yeux que les miens…