Les pas tranquilles à Coutouvre, mardi 2 mai

par | Mai 5, 2023

 

Les voitures ont bien rigolé en se garant dans le fossé car les hautes herbes leur chatouillaient le ventre.

On n’a pourtant pas rigolé ce jour là car ce fut un festival de plaf!  zeeeep!  splash!  plouf!   …
Pourtant il faisait beau, tout était calme; trop calme sans doute.18 courageux ont décidé d’affronter la forêt de Châtelus, ses sortilèges, ses maléfices et ça n’a pas tardé.
En arrivant à la ferme du Perthuis, Michel D. glisse sur une peau de banane et chute violemment. Je lui porte les premiers secours mais il a un gros hématome sur la fesse. Je décide d’inciser
avec mon couteau suisse pas très propre et lui pose un drain avec un tuyau en cuivre trouvé par terre.
Nous repartons et arrivons au premier franchissement de la rivière. Une passerelle très très étroite, sans garde fou nous accueille en souriant. J’hésite, ça sent le coup fourré. Courageux, j’envoie en éclaireuses Marguerite et Claudine . On verra bien.
Toutes deux ayant le vertige se tiennent en fermant  les yeux . On n’ose pas regarder ! Quand tout par un coup, alors qu’elles ont presque fini la traversée, Claudine glisse entraînant Marguerite dans sa chute. Rien à faire, les flots tumultueux emportent nos infortunées compagnes. Ça commence bien!
Nous poursuivons par un magnifique sentier le long du Trambouzan et atteignons le deuxième passage guère plus engageant constitué d’ un petit rondin de sapin mal équarri avec pour main courante un mince fil de fer barbelé.
N’écoutant que mon courage, je décide de laisser passer Josée et Daniel. Ils franchissent sans problème et je me précipite en bousculant les trois personnes qui sont déjà engagées dont deux sont immédiatement emportées par les eaux tandis que Janine réussit à s’accrocher au barbelé, si bien accrochée qu’ on ne peut la décrocher.
Je décide de l’abandonner et d’appeler les secours au retour car les portables ne passent pas.
Quatre noyées, Janine séchant sur un fil barbelé,un blessé, ça promet!
Après un joli sentier sautillant entre les souches, nous arrivons au troisième pont. Je passe en premier porté par Michel R. puis j’engage les autres à me suivre.
Le pont suspendu au dessus d’un vide de 32,76m tangue méchamment et alors que l’arrière garde ( Michelle P, Eliane B.et Annick C.) s’avancent vers la sortie, le pont pète. Encore une belle brochette de Volaille envolée.
7 noyées, Janine sur son barbelé et 1 bléssé, ce n’est plus Délivrance, c’est la Bérézina mais, nous gardons le sourire car, rien n’arrête les Pas Tranquilles et gentiment vous approchons du quatrième pont-pont, si on peut appeler cela un pont, plutôt des palettes à trois balles hyper glissantes assemblées à la va vite. Je feins d’aller pisser pour éviter de passer le premier. Michel R. la tête brûlée du groupe s’engage quand un crocodile se jette sur lui et l’emporte. Ouf! on a eu chaud.
On en profite pour passer en vitesse et quittons ce fatal Trambouzan.
En arrivant au hameau « Chez Crétin » (sic),je sens une drôle d’odeur. La plaie de Michel s’est infectée. C’est la gangrène . Je le sais car je l’ai vu dans le  » Salaire de la Peur » quand Yves Montand écrase la jambe de Charles Vanel avec son camion tout sale. Je décide de l’amputer au niveau de tronc, avec mon couteau.Je n’ai pas de mérite, Michèle Basset  m’a tout appris lors du PSC1. Un paysan nous propose  une petite caisse en bois à roulettes et deux fers à repasser. Ainsi équipé, Michel pourra nous suivre.
Nous reprenons notre ascension. De très jolies vues se dévoilent vers Arcinges et le Cergne. Puis nous redescendons par de roses pâturages vers le hameau du « Buis ». Là, le chemin se faufile entre deux rangées de noisetiers jusqu’au cinquième passage;un joli pont en béton assez large sans garde fou.Daniel R. se tient au bord du pont. Je m’approche de lui.-« Alors Daniel, on s’en est bien sorti « que j’lui dit en lui donnant une  tape fraternelle dans l’dos, tellement fraternelle qu’ il perd  l’équilibre et disparaît dans les flots .
Oh! la gaffe.
denis