Assis sur les bites d’amarrage du port autonome, quelques roannais désabusés, jouent du banjo.
Nous sommes douze pour affronter , en canoë biplace, les terribles rapides de ce fleuve impétueux. Le temps est couvert. Nous installons le matériel à bord.
_  » purée ! ça va pas être de la tarte  » que j’me dis.

Je fais équipe avec Yolande, ex championne de France de canoë. Je pousse le bateau pour l’éloigner du bord, glisse sur les galets et m’étale dans l’eau froide. Ca commence bien, en plus, j’ai perdu ma pagaie ! Tant pis ! on continue.
On a pas le choix, le courant est trop fort.

Nicole et capitaine Claude, arc en bandoulière, affrontent la première difficulté; un rapide très pentu avec vagues et gros rochers. La vache !! Mes fesses sont serrées comme du pain complet. Sébastien et Marylou, bien aguerris, s’en sortent bien. Ce n’est pas le cas de Martine et Roland qui s’embrochent sur un rocher et chavirent.
Adieu le repas de midi ! ( un vieux cochon cuisiné à l’étouffée ).

En contrebas des chutes d’Aiguilly, une quarantaine d’ours pêchent le saumon.Il va falloir se faufiler. Nous distribuons les coups de pagaie sauf moi, qui ai perdu la mienne. Un ours fait chavirer l’embarcation d’Alain et Geneviève, saisit Alain à l’oreille et l’entraîne dans un maquis.

Le flot se calme et nous décidons d’accoster pour pique-niquer. Nous sommes rejoints par Eliane et Rosette qui ont emporté du pain de guerre et des fayots.
Après une bonne sieste, un petit bain et des sourires hippopotamiens, le voyage se termine sur l’image de Nicole et Sabri, dessinant de fines arabesques sur une eau argentée.

Nous avons une pensée pour Danièle et Jean-Jacques qui ont organisé cette sortie sans pouvoir y participer.

PS : si vous trouvez une pagaie …