Bonjour « Les Pas Tranquilles », aujourd’hui confinés
Depuis quand n’avons-nous pas marché ensemble ?
Pendant combien de temps devrons-nous attendre pour pouvoir le faire A NOUVEAU ?
Personne n’a de réponse. Un intrus s’est glissé dans notre vie, un intrus voudrait nous la prendre mais nous n’allons pas nous laisser faire. Nous allons rester en bonne santé, entretenir notre corps à l’exercice et notre moral pour qu’il soit au TOP. Nous allons suivre les consignes de survie, nous allons être sages et obéissants. Oui je sais, c’est difficile de se dire que, encore à notre âge : il faut OBEIR. PAS LE CHOIX ! Mais il nous reste encore des ressources, NOUS sommes plein de possibilités que nous n’imaginons même pas… Avez-vous seulement pensé au REVE, à l’IMAGINAIRE ?
Aujourd’hui, j’ai envie de vous emmener marcher avec moi, avec mon imaginaire.
Vous allez voir, c’est facile, « le rêve commence, nous sommes à la période de l’APRES, nous pouvons encore nous identifier, nos cheveux ont poussé, changé de couleur pour certains, mais pas au point de trop nous transformer et faire que l’on ne se reconnaisse plus » Denis est là bien sûr, Rosette aussi, et ma jambe va me laisser tranquille, dans les rêves, on peut tout, n’est-ce pas Rosette ? Nous sommes très nombreux devant le CB. Tous les animateurs sont là, Danièle, Bernard, Pierre, Agnès, Jean-Pierre, Anne, Sabri et quantité de marcheurs et marcheuses : les rapides, les moins rapides et les tranquilles… tous souriants, heureux de cette journée magnifique, le soleil brille et la lune est aussi présente, eux aussi avaient envie de se retrouver aujourd’hui.
Pour cette première sortie, sous le signe de la fraîcheur, nous avons mis nos tenues printanières, toutes les couleurs se côtoient, aucunes ne fait grincer des dents… c’est l’harmonie. Les lunettes de soleil complètent la tenue, des gants et de jolis bonnets pour les plus frileux.
Nos animateurs ont décidé que nous marcherions tous ensemble, chacun à notre rythme. Ainsi nous pouvons discuter avec qui nous avons envie… se retrouver, quel plaisir, se raconter, imaginer tout ce que l’on va pouvoir faire maintenant que tout ça est fini… que ce co…nnard de virus a pris ses cliques et ses claques ne trouvant plus prise sur nous. Le monde lui a résisté, il n’a plus qu’à disparaître.
Fort de cette force que nous sentons grandir en nous, nous commençons notre ballade d’aujourd’hui autour de Chauffailles, histoire de retrouver nos marques. D’abord, traverser la ville, triomphants sourire aux lèvres, même plus peur. Plus peur de croiser un virus en délire, plus peur de le refiler à quelqu’un si nous l’hébergions sans le savoir.
Une fois passé le petit pont sur la rivière qui longe le camping, nous nous retrouvons vite sur la hauteur, puis dans les bois. Ils nous manquaient ces bois, avec leurs odeurs de résine et de champignons. Les petits chemins aussi nous manquaient, ils sont là accueillants, les bas-côtés couverts de fleurs. Que la nature est belle, les violettes embaument, les coucous dépassent des primevères, tout fier de pouvoir regarder plus loin qu’elles. Au-dessus de nos têtes, les oiseaux s’égosillent… ils préparent leur nid et préviennent les voisins du territoire dont ils ont besoin, chacun chez soi, c’est la loi chez les oiseaux.
Nous cheminons, plus ou moins rapidement, pas eu d’entraînement depuis un moment… le corps s’en ressent, les jambes se traînent un peu. Pourtant, on a bien fait des exercices de gym en regardant les tutos sur nos ordinateurs… mais ?
Où que nous regardions, sûr, c’est le printemps en pleine possession de ses moyens, certaines prairies sont couvertes de pissenlits, leurs fleurs bien jaune semblables à un champ d’étoiles qui seraient tombées du ciel. Dans les prés, des petits moutons, nés de quelques heures ou de quelques jours sautent comme des cabris… retour en arrière : petite fille en colonie de vacances, nous jouions à saute-mouton… vous vous rappelez peut-être ?
De jeunes veaux font la course, heureux de se dégourdir les pattes, il n’y a pas si longtemps ils étaient dans les étables… et là, vive la liberté, ils sont tout fous eux aussi, et s’offrent en spectacle.
Un ruisseau glougloute, son chant nous attire, nous le cherchons et le trouvons sous la ramée. Nos pas nous guident à une clairière où le soleil perce à travers les frondaisons… on s’attend presque à une apparition, et en regardant mieux, au centre de cette clairière, entourée de mousse, la souche bien taillée d’un vieil arbre est recouverte d’objets que nous avons de la peine à reconnaître… nous avançons, un peu… on dirait des petits verres fabriqués avec des feuilles entrelacées… nos yeux s’ouvrent tout grand quand nous voyons apparaître, une, puis deux, puis trois superbes jeunes filles habillées de leur seule chevelure qui leur descend jusqu’aux pieds une couronne de fleurs sur leur tête… chacun reste coi en les entendant nous accueillir de leur chant mélodieux. Ce sont des Dryades, nous les avons déjà croisées lors de l’une de nos sorties, certains s’en souviennent. Elles nous invitent, une jarre à la main, à venir nous désaltérer au nectar qu’elles nous versent en souriant dans les petits verres qu’elles ont confectionnés à cet effet.
Nos sacs s’ouvrent plein des gourmandises diverses et variées que nous avions prévues pour notre halte: biscuits, chocolat, cakes, petits cœurs en sablés, gâteaux au yaourt, pâtes de fruits… on reconnait les spécialités de chacun, la générosité de certaines, et assis sur la mousse qui nous accueille nous dégustons ces cadeaux venus de la nuit des temps, celle du partage, de la convivialité et du rêve. Dans ces instants, le temps n’existe plus pour nous, nous sommes bien mais la fraîcheur qui tombe nous fait reprendre nos esprits, il faut penser au retour ».
Notre rêve n’a pas été très long, mais il nous a emmené, le temps de quelques enjambées dans le monde que nous aimons, que nous connaissons, le monde accueillant de l’AVANT.
Il nous faut revenir à la réalité. Retrouver les consignes. Faire les gestes de sagesse. S’inquiéter de son voisin ou de sa voisine solitaire, prévoir un repas avec ce qui reste dans le frigo car on ne fait pas les courses aussi souvent qu’avant. Attention aux kilos si nous grignotons, bien sûr les cours de gym recommenceront, ainsi que l’aquagym et la marche… mais si nous arrivons bedon en avant…. aïe aïe aïe…la silhouette.
A très bientôt, en bonne santé, prenez soin de vous, protégez-vous et protégez les autres, RESTEZ CHEZ VOUS.
Francine
Merci Francine pour ce beau texte, ça fait du bien, nous en avons besoin…
REMARQUE : Désormais quand vous postez un commentaire vous pouvez joindre une image.
Comme tu l’écris si bien, Francine: « dans les rêves, on peut tout ! »
Et que tes photos d’arbres sont belles !
Bientôt la fin de la « prison », mais il faudra être bien « sages » !
Merci Francine , un texte comme il nous en faut en ce moment , c’est d’une poésie pleine de réalité malgré tout ; réveillons nous , les jours meilleurs vont revenir .
Protégeons nous pour protéger les autres .
merci pour le compliment, oui, j’ai une passion pour les arbres… je vais maintenant essayer de mettre ma trombine, pour voir comment ça marche. Donc ceci est un essai.
au plaisir de se retrouver,tous, bientôt, très bientôt.
Francine
Ben tu vois c’est pas plus dur que ça pour ajouter une photo !
Merci Francine pour ce beau texte reposant, ça remet du baume au coeur.
Les beaux jours vont revenir.
Comme dit Pierre B ,protégeons-nous , pour protéger les autres.
Christine et Daniel